mardi 18 décembre 2007

Écrit en route

17h40, sur le Deves : le froid vif ; la nuit qui rentre dans les yeux. Et au ciel, l'étoile polaire déjà haute.
22h30 : la lune comme un gros quartier de mandarine accroché à la cime des arbres.

samedi 8 décembre 2007


Mercredi dernier à Saint-Arcons…

mercredi 5 décembre 2007

haute-Loire

Fin de l’automne : révolus les temps où la vallée était tissée d'or, abolis les embrasements soudains des fayards pris dans les rayons du soleil. Gel, tempête, pluies ont jeté leurs feuilles à terre. Là, sur le sol, elles ne donnent plus aux forêts que ces reflets de cuivre terni, dans le tremblement d'un jour qui décline de plus en plus tôt.
Ce sont ces feuilles-là, m'a dit Thérèse, qui réunis dans le tissu de la coussère servaient de couchage aux paysans du Mézenc jusque dans les années cinquante.

«En ce moment elles frésillent sous nos pieds. La Sophie a bien écouté leur musique. Elle a attendu qu'elle soit parfaitement sèches! et le soleil est de la partie. Un jour idéal pour faire la feuille! Dès l'après-midi, au pied des grands hêtres centenaires, les râteaux vont entrer en danse. Les belles feuilles couleur de rouille seront entassées. Et les faînes avec soins, ôtées. Et les petites coques, écartées. Et les brindilles, au loin jetées.
Ce soir ou demain, les toiles bises à carreaux bleus des coussères auront fini de sécher sur le fil. L'Eva fermera de quelques coups d'aiguille l'ouverture de leur ventre gonflé de feuilles frémissantes. Et cette nuit-là, se confondront un peu les remous de nos rèves et le bruit des feuilles écrasées par nos corps haut perchés.»

Aimée Bard
Ils étaient d'un autre temps Ed. Dolmazon
Pour revenir aux épierreurs : une légende, une rumeur, peut-être même seulement un souffle qui se perd dans le vent, un simple soupir dans le murmure du monde, une parole née du silence et qui y retourne, prétend, donc, qu'ils avaient caché une phonolithe dans une abbaye du Val d’Allier, oui, une pierre qui chante et qui saurait raconter leur histoire…

jeudi 29 novembre 2007


Hommage à Garou, ce simple, qui pour faire advenir ses plus fols espoirs, accrochait au cou de sa poule tube de dentifrice et brosse à dents, afin que la vue de ces objets déclenchât une irrésistible poussée de canines dans le bec du gallinacée. Mais il n’a jamais vu ses rêves devenir réalité ; lui qui voulait tellement voler et voyager, il a péri d’une balle perdue, peut-être aussi de s’être approché trop près des rêves d’une petite fille ; il n’y a rien de plus fort que les rêves des gamines lorsqu’elles se croient chevalier, aviateur ou cow-boy. Le ciel du Mézenc s’emplit alors d’un soleil de plomb fondu, rocs, poussière et cactus se mèlent dans le bleu implacable. L’héroïne tient le héros dans ses bras et l’ange retrouve enfin ses ailes. Le western se mue en conte de fée* / la caméra fait un grand travelling / le road-movie se finit là. Quoi ! c’est déjà fini ! Tout finit bien trop vite, n’est-ce-pas, Thérèse ?
ps : Je veux revoir Lionel chanter Jailhouse rock en patois (« lo rock daus enjabiats » traduit en oc par Didier Perré), je veux revoir Marie, fine et chaloupée comme Joan Crawford dans Johnny Guitar, le Stetson un peu de travers, s’asseoir sur le bord de la table, je veux revoir la Ford Mustang, à fond sur les routes de campagne !

*Ou le conte de fées se camoufle en western…

"Rose et Garou - L'affaire des Narces" par la compagnie Latituds.

J'ai marché dans la forêt aux fleurs de givre


Bernard écrit : « …à l'arrêt les frénes tétards mains en l'air ou sur les genoux contemplent interloqués les langues de brumes qui se disputent les prés et les prairies…»
voyageapied.net

le dernier criquet : au soleil du 18 novembre

vendredi 23 novembre 2007

mardi 20 novembre 2007

mercredi 7 novembre 2007

une balade derrière chez moi, du bourg de Chanteuges à la Bretagnole


C'est une promenade qui part juste derrière la maison. Le voyage de 1000 lieues commence par un pas, dit le Tao-to-king. Ce premier pas commence là, au tournant de la calade, celle dans laquelle poussent les figuiers de Barbarie et où se pressent les hirondelles de rocher, celle de toutes les calades du village qui sait le mieux garder la chaleur du jour et la rendre au soir, vers les 6 heures en automne, alors que le soleil est passé derrière la colline et qu'on sent sur les pierres tièdes encore l'haleine de la journée écoulée. La falaise comme un grand calorifère restitue ce qui fut ; si les pierres ont cette mémoire, que ne peuvent-elles conserver en elles? (au moins tout le savoir des épierreurs… voir auprès d'Émile Duchemin si il ne s'agit pas là d'une de leurs bibliothèques).
Il faut marcher jusqu'à la gare — enfin, l'ancienne gare, le train ne s'arrêtant plus à Chanteuges depuis 1978 – passer la voie, tourner à gauche, s'engager dans le chemin qui monte de plus en plus rudement, dans les pierres éboulées que les motos vrombissantes et rageuses bouleversent chaque fois un peu plus. Mais ce jour-là on sera seul dans l'ombre du sous-bois, un chien aboiera au loin, un geai surpris s'envolera en jetant son cri de gond rouillé. En bas, l'eau ruisselle sur la pierre, au dégel c'est presque un ruisseau, mais plus haut c'est le bois de pin, le granit sec, la myrtille et peut-être quelques ceps, à découvrir avec patience comme un trésor.
La route à présent. Elle va jusqu'à Chirac et la vue sur la vallée de la Desges y est toujours vaste et belle et le vent vif. Il y aura bien là en octobre sur ses bords quelques noix tombées à ramasser, à serrer dans sa poche pour les déguster un peu plus tard. Passées les quelques maisons de Chirac, le chemin remonte à droite et grimpe au Pic de Crouzat : toujours de beau pins sylvestres et les terres labourées de Franck et Sylvie. Puis de petits bois de chênes, ombreux, pentus. Là sous la feuille, peut-être la girolle, le pied-de-mouton, entre deux mousses, dans le clair d'un rai de soleil.
Ensuite on pourrait continuer tout droit, longer la vallée, remonter sur l'échine de la Margeride, franchir avec elle tout l'espace jusqu'aux Cévennes, descendre au bord de la Méditerrannée, puis de là l’Afrique, le tour du monde!
Mais pour l'heure, on prend ce chemin à droite, on s'emploie à tracer cette simple boucle, cette promenade d'une après-midi. Les premières maisons de Bretagnolle sont déjà là. Peut-être Marie-Thérèse nous offrira-t'elle un verre de son vin de pays, aigrelet, fruité, couleur de prune noire. Le vin nous rendra bavards, dans la petite cuisine, entre les photos en couleur des neveux de Langeac et les photos sépia des anciennes fenaisons, qui montrent la jeune femme en robe claire qu'elle était alors et les bœufs qui tiraient la charrette. Temps révolus et pourtant si proches, une ou deux générations de femmes à peine, le temps de quelques rides, d'une démarche un peu moins sûre, de gestes un peu plus précautionneux. Reprenant le chemin, l'air frais d'octobre nous dégrisera. Et soudain, levant la tête, nous verrons passer une troupe de grues, bien en éventail comme des cyclistes dans le vent, cap au sud, leur long corps impeccablement tendu, leurs ailes battant puissamment l'air. Elles vont en Afrique. La Montagne écrit aujourd'hui qu'elles ont un gps dans la tête. Elles ont sans doute un peu plus que ça et quand elles passent, c'est la beauté même.
Le retour, la vue sur la plaine de Langeac, puis Chanteuges accrochée à son rocher de basalte et cet ultime coup de rein, contraction de cuisse et de mollet qui nous hisse par les pierres inégales jusqu’à la Vialle.

dimanche 4 novembre 2007


Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule

APPOLINAIRE, ALCOOLS

Il y a toujours ces poèmes de Guillaume Appolinaire quand je marche en automne « mon automne éternel, ô ma saison mentale…»

samedi 3 novembre 2007

Il y a, dans la callade, une boîte aux lettres qui me regarde d'un drôle d'air…
(un clin d'œil à Véronique/Galota qui sait si bien trouver des "bonhomme bonhomme" (éd. Thierry Magnier, collection tête de lard).
Il faut dire que même les facteurs sont bizarres ici.
(photo prise le 30 septembre, alors que Générik vapeur avait investi les rues du Puy : le messager bleu faisait ce jour-là une tournée un peu particulière ce qui semble réjouir les dames au fenêtres).

lundi 29 octobre 2007

vers le Mourre de la Gardille


Tellement touchée par cette idée, remonter la rivière à dos de poisson jusqu'au Mourre de la Gardille (où l'Allier prend source, comme chacun ne sait pas…) qu'il m'a fallu dessiner la chose…

jeudi 25 octobre 2007

œil pour œil


Bernard m'a envoyé cette image à « fourrer » dans [mon] blog, « comme commentaire de ton galet peint à moins que ça ait à voir avec le saumon altiligérien, emblème du petit peuple des "remontants" qui campe depuis si longtemps dans mon imaginaire dans l'attente d'un voyage à pied "pour de vrai", qui parti de Brioude - au moins- le verrait remonter jusqu'au Mourre de la Gardille… Sur les traces de ceux qui il y a si longtemps revinrent ici - où pourtant ils n'étaient jamais venus auparavant, comme on revient à une source - soit en chevauchant des poissons soit portés au creux d'une moule d'eau douce …

Était-ce au tout début ou au commencement ?… au tout début plutôt, encore avant les épierreurs, quand le tout était sous l'eau !

Au début quoi !

Bises. BQ.»

mercredi 17 octobre 2007

Mais pourquoi ces gens prennent-ils la route pour une poubelle?
Bien pire sur la route de Saugues car plus de passage ; la Gravière de Chanteuges, que l'été parsème de détritus divers… Monsieur et madame Rien-à-foutre-des-autres sont passés par là.

vendredi 12 octobre 2007


Le mythe d'Orphée nous commande de ne pas nous retourner, afin que la mort ne vainque, mais nous nous retournons toujours. Ainsi le fais-je, au milieu de mon âge, pour m'apercevoir combien tant a changé. Sans nostalgie, car à peine ai-je connu ces choses et dans mon ignorance d'enfant, d'adolescente, je ne pouvais imaginer qu'elles fussent si près de s'en aller pour toujours, poussées par l'irrésistible mouvement que nous-même imprimons au monde : les dernières chaumines au sol inégal de terre battue, que la fumée boucane, que seule une porte sépare de l'étable. Les dernières charretées de foin dans lesquelles, nous les gamins, nous nous jetions depuis la fenière, le dernier lait cru versé dans le pot et payé d'une pièce de 1 franc. Et ces petits bars-restaus de village où vous accueille une vieille dame vêtue d'un tablier bleu sur une robe sombre, qui part dans sa cuisine pour faire passer le café. Ce café qui est chaud, qui délasse et que l'on boit en regardant à travers la buée de la vitre l'automne roussir le vieux massif.
(Toutes choses qui à présent sont entrées dans l'invisible, dans le regard de l'ange, le regard très doux de ceux qui savent qu'il ne sert à rien de hâter les destins).

jeudi 4 octobre 2007

Les hirondelles ont quitté le clocher, bergeronettes et rouges-queues restent seuls maîtres de la place.

mercredi 3 octobre 2007

mardi 2 octobre 2007

Automne

« La nature, après s'être montrée pimpante et joyeuse comme une brune qui espère, devient alors mélancolique et douce comme une blonde qui se souvient ; les gazons se dorent, les fleurs d'automne montrent leurs pâles corolles, les marguerites percent plus rarement les pelouses de leurs yeux blanncs, on ne voit plus que calices violâtres. Le jaune abonde, les ombrages deviennent plus clairs de feuillage et plus foncés de teintes, le soleil, plus oblique déjà, y glisse des lueurs orangées et furtives, de longues traces lumineuses qui s'en vont vite comme les robes traînantes des femmes qui disent adieu. »
H. de Balzac, Les paysans, chapitre VII

lundi 1 octobre 2007


Generik'vapeur
Du très urbain, un rock bien crade et saturé, beaucoup de bière et de bruit, voilà qui change des processions!

jeudi 27 septembre 2007

Le chemin de Saint-Julien


Ce dessin, je l'ai fait sur le très beau chemin qui va de Bourleyre à Saint-Julien et que j'appelle le chemin de Saint-Julien. Il vous emmène entre les frènes et les merisiers, presque au faîte de la vallée et de là-haut vous déploie tout un petit monde. La pointe noire tout au fond, c'est la roche aguda, en son sommet la chapelle de Rochegude ; L'Allier se tortille dans sa vallée, un pont de fer l'enjambe ; la ligne de chemin de fer passe à côté de la route, sur un pont de pierre entre les piles duquel se tiennent les maisons. À gauche, on voit la chapelle Sainte-Marie, l'ancienne chapelle du couvent des Chazes. La route qui va du village à la Chapelle, passant le pont, est celle de la procession annuelle qui porte la belle vierge en majesté en robe bleue tenant l'enfant en robe rouge.
Bordée par la falaise basaltique, cette route continue jusqu'au Pradel, jusqu'en bord d’Allier, sur un banc de gravier d'où j'écoute le bruit de la rivière, menu et vif lorsqu'elle s'écoule sur les galets, accompagné d'un clapot plus lourd au franchissement du radier.


Devant, à droite, les jardins si bien travaillés dans lesquels il y toujours des jardiniers l'été que je salue en passant à vélo et à gauche, justement la route d'où j'arrive depuis Chanteuges et qu'emprunte, sur mon dessin, un petit car de la Maison Joubert, transportant des touristes venus faire du canoë dans les gorges.

Haute-Loire : le chemin des nuages


Suite à l'appel véhément exprimé par mon ami Bernard (voir commentaires de « une balade au soleil…», me voici amenée à vous présenter La photo du chemin des nuages (tiens c'est presque sa date anniversaire) qui effectivement ce jour-là partait bien -le dit chemin- des environs du rocher de Bounou. Pour y accéder plus commodément, une échelle avait été installée. Cette fameuse échelle, nous la retrouverons à plusieurs reprises et dans plusieurs lieux. A t'elle été mise là par ces Épierreurs dont il est souvent question au hasard du web?
(Comme sur cette page consacré à la Trace 2002 sur le Mézenc : légende des Epierreurs)

En tout cas, il est avéré qu'on la retrouve à Polignac en juin 2006, ainsi que l'année suivante. L'année 2006 est d'ailleurs une année faste pour l'échelle, puisque présente au rocher de Bounou, à Polignac, elle est aussi visible en septembre sur le Mézenc (à noter qu'à chaque fois il est question de ces fameux épierreurs…).

Existe t'il une communication mystérieuse entre Bounou et Polignac, avec des débouchés sur le Mézenc? et ce par le chemin des nuages? Ces hypothèses sont en tout cas prises très au sérieux par le professeur Emile Duchemin. Quant à moi, je remarque que l'accès au chemin par les échelles ne se situe que dans des lieux exceptionnels, généralement des éminences (Polignac, Bounou) toutes situées dans le Massif central pour l'instant, même s'il semble que certains voyageurs aient retrouvé trace du passage des Épierreurs jusqu'en Ecosse…

dimanche 23 septembre 2007

Une balade au soleil, du basalte au granite, de chapelles en villages…

Il y a quelques jours, mon ami Luc est passé me voir à Chanteuges et je l'ai emmené faire, depuis le matin, une belle et longue balade dans le coin. Le départ est à la Chapelle des Chazes, bijou de pierre enchâssé dans la roche (1), entre rivière et falaises. J'ai fait le dessin de la balade, un peu à la façon de mon ami Bernard Debelbeiss (les Carnets d’Archibald, ed. Chamina), sans tout à fait son talent, bien sûr… Le chemin passe au Pradel, prendre à gauche un sentier caillouteux et bordé de ronces qui monte bien. Il débouche dur la route de Prades à Vergues. Descendre à droite sur Prades (2). A Prades, on lève bien le nez pour admirer la grande falaise basaltique qui domine la plage, passé le pont, il faut continuer tout droit le long de la Seuge, emprunter un bout de la route, puis en pleine côte, prendre le sentier à droite (3). Ce sentier se transformera en sente assez raide en s'élevant au dessus de la rivière, pleine des crottes de la martre et du renard et fortement ravinée par les pluies de l'été. À la chapelle d’Estours (4), ce fut le temps d'un casse-croûte sorti du sac, puis le sentier descend pour passer la Seuge sur un petit pont et remonter jusqu'à Cubelles (5). Là, un beau robinet d'eau potable pour remplir la gourde! On marche alors sur le vieux plateau granitique, bien venté ce jour-là, avec ses cultures et ses pâtures et ses chaos, comme au rocher de Bounou.
À Charraix (fresques dans l'église, croix à boules), on sort un peu du village et à droite, direction le Mas (6) (c'est marqué) ; après les maisons, le sentier s'enfonce dans la forêt, suivre le balisage jaune pour arriver à Légal (7). Ne pas poursuivre sur la petite route, mais prendre à droite et longer la dernière maison. Le sentier descend dans les sous-bois, passe près de la cascade et rejoint Saint-Julien-des-Chazes (8). Très bonne fontaine municipale à Saint-Julien, on est arrivé! il n'y a plus qu'à traverser le pont sur l’Allier et retrouver La Chapelle au bord de sa petite route 500m plus loin. Compter 5 à 7 heures pour cette sortie … le temps de manger les mûres et de faire les photos :-)



lundi 17 septembre 2007

jeudi 13 septembre 2007

jeudi 6 septembre 2007


Le 28 août, passant par Clermont-Ferrand, je suis rentrée au musée pour une exposition sur les insectes. J'ai noté tout aussitôt sur mon calepin, avoir vu :
Le petit mars changeant
dont les écailles de l'aile sont tantôt mauves, tantôt brunes, selon l'angle de vue*
(phénomène optique : ses écailles sont striées de minuscules plis qui renvoient à l'œil une seule longueur d'onde, donc une seule couleur, par diffraction de la lumière).

L'hoplie bleue, dont j'avais vu cet été une éclosion telle au bord de la Desges, qu'on aurait dit des fleurs de myosotis dans un champ.
D'autres beaux coléoptères, dont :
- l’Oréine très belle, rayée de rouge ;
- l’Oréine magnifique, comme un bijou de cuivre.
La Cétoine splendide, que l'on ne peut voir car elle vit dans les frondaisons des arbres et n'en descend jamais.

* « en fait, il n'y a de perception qui ne se modifie à chaque instant » Henri Bergson, La pensée et le mouvant.

jeudi 23 août 2007

le clocher de Chanteuges

La cloche dans son clocher, tout en haut, au bout de l'échelle. C'est moi qui en ai la clé en ce moment. J'ai aussi la clé de l'église et celle de la chapelle, que j'ouvre et ferme soir et matin. A force, ça devient un peu chez moi:-). J'aime surtout le matin, marcher dans le soleil jusqu'à la proue de ce grand vaisseau de pierre ouvrir la grande porte à deux battants avec cette clé de fer que je dois tenir à deux mains pour la faite tourner dans la serrure…
Donc j'ai la clé du clocher : une clé moins énorme que celle de l’église, mais bien imposante quand même. Aussi quand Nanou vient sonner la cloche aux grandes occasions, il passe d'abord à la maison récupérer la clé et comme ça il prend un petit café.



Un dessin de l'abbaye, vue du nord, qui semble surgir du basalte comme ces créatures décrites par Pline l'ancien sur les falaises de Bretagne et qui, croyait-il, naissaient du rocher même lorsque les conditions atmosphériques étaient favorables. Il ajoutait : “ces animaux croissent très lentement mais il est possible parfois de les voir prendre vie.”

lundi 13 août 2007

l’été est pourri

l’été est pourri. Cela veut dire qu'il est rare, chiche, avare de sa chaleur. Mon premier été ici! Moi pour qui ce pays était le pays de l’été. Souvenir des bains dans l’Allier, enfant, les pierres chaudes sur lesquelles on s'allonge, l'odeur affolante des genêts.
Mais de temps en temps, comme aujourd'hui, il revient un petit peu d'été ; alors le criquet agite à nouveau ses élytres, le lézard revient sur la pierre et l'aigle blanc replane dans l'azur? Je m'assied sur le mur qui surplombe la callade, juste en face, celui sur lequel on peut appuyer son dos et les jambes étalées, avec une tasse de café, je capte quelques calories et je rêve…
Plus tard, je prendrais mon vélo, je grimperai en danseuse dans la chaleur et c'est alors l'été lui-même que j'empoignerai au guidon, avec son goût de sel, ses routes brûlantes, sa sueur aux yeux, ses éblouissements.

dimanche 12 août 2007

logo

Il y a déjà quelques jours que j'ai finalisé le le logo de la commune, qu'il a été validé par le conseil municipal, etc.
Un graphisme volontairement naïf, un peu dans le style des gravures sur bois, parce c'est un petit village (400 hab.) que les touristes visitent pour son abbaye du XIIe siècle. Il y aussi un Conservatoire national du Saumon sauvage, donc il fallait un saumon, ainsi que la rivière (en fait deux rivières, Chanteuges est installée sur un rocher de basalte qu'ont du contourner l’Allier et son affluent, la Desges) ; il fallait ausi un peu de nature et tout le monde aimait le nom Chanteuges écrit ainsi.


Mais au fait, je ne vous ai pas encore montré de photo du village :

lundi 30 juillet 2007

Cabane 2, à la Vialle de Chanteuges

Cette cabane est toute proche de la précédente ; elle est d'ailleurs l'œuvre du même constructeur…

J'incline à penser que, petit garçon, c'était déjà le roi des cabanes.
Très important : les pierres sur le toit, pour maintenir l'assemblage contre les assauts cinglants du vent du sud. (le dessin est orienté avec le sud en bas à droite)

mardi 10 juillet 2007

Comme un secret…

Je sais un chemin que j’aime parce qu’il est comme un secret.
Sur la rive droite de l’Allier. Pour parvenir au chemin il faut traverser trois champs. Dans chacun d’eux l’herbe haute du printemps avant la fauchaison rend la progression bien malcommode. On passe d’un champ à l’autre par un large trou de la haie. Parvenu dans le dernier champ, il est difficile de trouver le passage / le passage / je ne le trouve pas toujours : alors je me heurte à la muraille, je me griffe à l’épine noire avant de revenir sur mes pas : c’est d’abord un trou dans les buissons, puis il serpente dans l’herbe, plus sentier de bête que piste humaine. Ensuite dans la végétation touffue, profuse, il escalade le vieux mur des chambés à demi-éboulés, il est ce mur, le bord glissant de ce mur, ce témoin poignant d’un temps tellement révolu et pourtant si proche, à peine une vie d'homme… Puis il louvoie terriblement avant de monter sur la pierre, on se doute que c’est là le chemin, mais on en a qu’après la certitude, lorsque la piste se fait plus facile, qu’elle offre ce panorama sur la rivière, les grottes à main droite, toute la vallée ouverte. Ensuite, par un pierrier il faut redescendre, retrouver le bord de l’eau, entrer au pays des aulnes. Un pays obscur et végétal, une cathédrale verte sur de noirs piliers dans laquelle le pied retrouve sa commodité et par la sente devenue plate, écartant les fougères, respirant mille odeurs, on débouche à la ferme de Tatevin, où je relève la vierge tombée dans sa niche (victime de l’orage ?) sachant la dévotion qu’Alain, le moine, a pour elle. S’il n’a pas relevé lui-même la statuette, c’est qu’il n’est pas là, mais une jeune fille qui m’offre un verre d’eau.
Alors je repars par le même chemin.

J'aime ces cabanes de jardin, bricolées de matériaux récupérés. Les dessiner, bien assise au soleil, est un double plaisir : tant est à voir, les matières, les couleurs, brique, plastique, vieux bois, grillages…

Y serre t-on quelques outils, des plans de légumes, des cageots? je n'y suis jamais rentrée pour cet inventaire.

Mais je tiens, pour chaque cabane, à en dessiner le plan.
Celle-ci est au bout de son jardin et au bout du quartier de la Vialle, juste avant de descendre sur l'Allier par un chemin raide et caillouteux cerné par les murs qui closent les près de fauche et les vergers.